Les astuces pour lutter contre les chenilles processionnaires

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Thaumetopoea pityocampa est un papillon de nuit. Et si son nom n’évoque pas grand-chose, sa chenille elle fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, car il s’agit de la chenille processionnaire du pin et dans une moindre mesure du cèdre. Les processions de chenilles en file indienne pouvant aller jusqu’à 40 mètres sont en effet très impressionnantes. Mais ce qui marque le plus, c’est l’intensité des dégâts. Outre le fait que ce nuisible grignote les végétaux, il peut au fil des ans finir par tuer l’espèce végétale dont il se nourrit. En marge des dégâts observés sur la végétation, les chenilles processionnaires sont très urticantes. Recouvertes de poils, ces dernières peuvent provoquer des symptômes cliniques plus ou moins graves. Irritations, allergies, démangeaisons vives voire atteintes oculaires et pulmonaires … les réactions dépendent de l’exposition directe ou indirecte, mais aussi de sa propre sensibilité. Parce que ces poils légers et fragiles se détachent très facilement en cas de stress de la chenille, ni l’Homme ni les animaux ne sont à l’abri d’un contact. Si par habitude, il est d’usage de penser que cette espèce ne colonise que le sud de la France, depuis le début des années 2000, son implantation géographique ne cesse de croître et sa présence concerne la quasi-totalité de la France. Dès lors, quels sont les moyens de lutte pour éviter la présence de ce nuisible ? Éléments de réponse.

Chenilles processionnaires, le cycle biologique

Avant toute chose, il est important de bien connaître le cycle biologique avant d’opter pour un piège à chenilles processionnaires. Au printemps, la colonie de chenilles processionnaires conduite par une femelle quitte son abri et se dirige vers le sol. En file indienne, composée parfois jusqu’à quelques centaines de chenilles, les chenilles cherchent un endroit ensoleillé pour s’enfouir. Sous terre, chaque chenille tisse un cocon et y restera plusieurs mois. Puis, chaque chrysalide se transforme en papillon. Pendant l’été, les papillons sortent alors de terre. En général, à la mi-juin, les papillons sortent donc de terre : c’est le moment de l’accouplement. Chaque femelle prend son envol et dépose entre 70 et 300 œufs sur les arbres ! Si elle meurt par la suite, les chenilles éclosent 30 à 45 jours après la ponte. Les chenilles n’ont alors pas besoin de se déplacer, elles se nourrissent des aiguilles de pin ou de cèdre. Au fur et à mesure de leur développement, les chenilles deviennent plus grandes et peuvent se couvrir jusqu’à 1 million de poils. Les cocons de soie visibles sur les arbres sont un abri qu’elles fabriquent à l’automne pour passer l’hiver au chaud. Elles n’en sortent alors qu’à la nuit tombée pour se nourrir. Les techniques de lutte dépendent alors de leur stade de développement.

Chenilles processionnaires, les techniques de lutte 

Avant toute chose, il est impératif de recourir aux services d’un professionnel pour ne pas prendre de risque inutile et surtout, adopter la ou les technique(s) les plus appropriées à ses besoins. Et pour cause, dépendamment de la technique choisie, des équipements de protection sont indispensables pour mener à bien la lutte contre les chenilles processionnaires. En marge, il faut avoir à l’esprit que chacune des actions doit être mise en œuvre en fonction du cycle de développement et qu’il n’existe pas de solution définitive. En effet, le papillon mâle peut parcourir 25 kilomètres, la femelle 3 kilomètres et les chrysalides peuvent rester enfouies pendant 5 ans ! Il est donc important de rester vigilant et d’agir le plus rapidement possible en cas de présence même infime de chenilles processionnaires. 

Le bio pesticide

À l’aide de matériel adapté, il est possible de faire pulvériser un bio pesticide. Une bactérie Bacillus thuringiensis se fixe alors aux aiguilles des arbres et une fois ingérées, les chenilles sont intoxiquées. Fort heureusement, cette bactérie est sans danger pour le sol, l’arbre traité, les animaux, les auxiliaires du jardin, mais aussi les utilisateurs. En général, la pulvérisation a lieu à l’automne et/ou entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Bien entendu, il existe aussi la lutte chimique. Ce traitement à base d’un insecticide n’est employé que pour des arbres isolés entre novembre et avril. 

L’éco piège 

L’éco piège est un système qui se fixe sur le tronc de l’arbre infesté. Ce dernier est facile et simple à mettre en œuvre. Une fois que les chenilles quittent leur nid d’hiver et descendent de l’arbre, elles sont canalisées dans une collerette et descendent via un tuyau dans un sac rempli. Ce piège peut être rempli de terre ou de phéromone. Ces derniers sont alors efficaces entre mai et octobre environ. 

L’échenillage

Autre technique de lutte, le fait de retirer les nids des arbres. Là encore, le professionnel à l’aide d’un échenilloir, récupère les nids. Cela n’est alors possible qu’entre novembre et avril.

Les nichoirs

Il est reconnu par les jardiniers que la lutte biologique est une technique qui a fait ses preuves. Rien de tel donc que de favoriser le développement d’un prédateur naturel pour se débarrasser des nuisibles. Et au jardin, dans les espaces végétalisés, la mésange est un allié de taille. Et pour cause, un couple de mésanges peut consommer jusqu’à 500 insectes par jour ! L’installation de nichoirs à mésanges aux abords des arbres à risque est un bon moyen de lutte. Les nichoirs devront alors être installés entre 2.5 et 3.5 mètres de haut sur le tronc et présenter une ouverture de 32 millimètres. Bien entendu, ce dernier doit être exposé sud-est et être à l’abri des vents dominants. 

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